Accro aux longues randonnées pack sac, je n’avais encore jamais fait le circuit de la grande boucle du parc régional du Massif du Sud. Avec ma partenaire d’aventure Esther, on se crinque, on bourre nos sacs à dos d’un sleeping, de gamelles, d’un réchaud, de vermicelles de riz et de barres tendres et on se décide que cette fin de semaine se passera sur ce sentier forestier absolument étonnant. Une magnifique découverte ! Suivez nous !
La première journée est de 14,4 km, jusqu’à l’abri du camp de base .... l’Everest n’a qu’à bien se tenir, le camp de base est après le sommet du mont Magloire à 917 m! Je blague mais quand même ... Au total, avec les pauses, cela nous prendra 6h. Ok ok , on a est pas dans le manque d’oxygène et la montée est douce. Mais quel magnifique massif forestier nous traversons !
Arrivée au sommet, une tourelle offre un point de vue d’exception sur toute la vallée . Nous voyons même le mont Katadin au loin. Un regard avec Esther , un petit clin d’œil... C’est une de nos prochaines destinations !
La suite du sentier est surprenante , se tenant sur un chemin de gravelles me rappelant étrangement la France et ses chemins de compostelle .... la française exilée en moi jubile ! Et il y a des traces d’originaux partout. Les derniers kilomètres nous permettent de rejoindre le camps de base longeant un torrent de montagne idyllique , véritable thébaïde de paix. Les bassins d’eaux glaciales m'appellent mais la fatigue se faisant de plus en plus consciente, nous avons hâte de finir l’ascension. Abri en vue .... WoW, la cabane rouge au fond des bois est bien plus confortable que souhaité ! L’abris est parfait pour un repos de guerrières.
Des chaises , des tables , un poêle à bois, des couchettes en bois étagées et un 4 litres d’eau offert par le parc . Après un souper très sommaire composé de vermicelle de riz et d’une tambouille de légumes tofu en sauce cuisiné et déshydraté par mes soins, nous sirotons notre vin blanc tout en jasant de tout. C’est agréable, c’est chaleureux et le massif du sud offre la paix dont on a besoin. Le ciel étoilée est d’une splendeur à rendre aveugle , la Voie lactée des plus scintillantes. Que demander de plus ? La vie, la vraie est là, en cet instant.
Dodo , sur le bois , mal de dos mais bon repos. Le lendemain réveillées à 6h30 . outch mon corps est raide , celui d’Esther aussi. La séance de yoga improvisée de la veille n’a pas eu grand effet ! Pourtant, nous avons l’habitude de demander à nos corps bien plus d’effort. Je suis ravie de partager ce trip avec ma belle amie ! Je ne peux pas m’empêcher de penser à mon homme... oui, mon homme des bois, guide d’aventure, qui aurai sûrement adoré partager ces deux jours avec nous. Nous avalons goulûment un petit dej que j’ai bien raté cette fois : avoine fade et collante que même le beurre de peanut n’a pas réussi à séduire ! Pas grave, j’ai assez fait mes preuves lors des précédentes expéditions pour savoir que la bouffe de camp et moi, on a pas de secret l’une pour l’autre. Esther est adorable de me dire que ça fait très bien là job .... merci mon amie !
Une fois les sac remontés, un petit coup de balais et on décolle pour un autre 14 km qui nous fera passer par le Mont du Midi et le Mont Chocolat .... Pas de barre Reese dégeu au sommet, mais un petit point de vue charmant ! Cette étape nous prendra 5h30 comptant les pauses et le dîner. Plus physique mais avalé plus rapidement que la veille. On entame le parcours jusqu’au moment où Esther me dit qu’elle se sent légère dans les mains pis c’est pas normal... Il manque de quoi ..... ha Cristi !! les bâtons de marche restés sur le bord du camps de base !! On fait demi tour et on trottine pour les récupérer. Ok, vrai départ d’abord !
On descend le long du beau torrent de montagne de la veille et on traverse une crête , on change de versant souvent et la végétation nous le rappelle. C’est beau. Le sous bois est vivifiant, parfois sec et résineux , parfois humide et jonché de mousses et de sphaignes en tout genre. Des crottes d’originaux et des traces fraîches sont toujours là .... ils se cachent bien les petits maudits !! Esther me dit avoir de la chance avec eux et elle en voit à chaque treck..... j’espère en mon fort intérieur que la chance soit avec nous , mais nous ferons chou blanc cette fois et je n’aurai pas ma rencontre privilégié avec l’animal . Mais nos yeux s’émerveillent à chaque kilomètre. Je ne sais pas si c’est mon hyperesthésie qui exacerbe mon émerveillement, mais les couleurs , les odeurs , les sons, me transportent assez loin.
Les bobos provoqués par nos pack sac se font sentir aujourd’hui. Moi c’est mes hanches. La ceinture me fait toujours des bleus mais je me connais depuis quelques expéditions de longue durée, que le 2e jour pour moi est toujours le plus difficile..... mais quand j’attaque ma 3e journée, je suis en feu et pleine d’énergie , alors que mon sac fait partie de moi intégralement et devient soudainement plus léger. Cette fois, on termine ce soir, alors on va resté sur cette vibe de fatigue. Mais une belle fatigue qui donne le sourire. Je crois qu’Esther aussi fatigue un peu. Je suis super fière d’elle, elle est vraiment en forme. C’est ça toute première longue rando en portant lourd sur le dos et elle garde le sourire en toute circonstance . Elle est hot !
J’ai quasiment le goût de laisser le sac dans un fourré pour monter le Mont Chocolat en gambadant comme une gazelle, jusqu’au point de vue étant donnée que c’est une boucle aller retour depuis le croisement vers la descente au poste d’accueil.
Raaaaah on est des guerrières ou pas ?! Aller on se motive , on monte avec nos sacs et on rit de nos faux pas entres les racines qui nous manquent de belles occasions de se retrouver la face dans l’ humus!!
En haut il fait chaud, on s’assoie au pont de vue pour manger et on discute avec 3 madames rayonnantes. L’une d’elle qui semble avoir plus de 60 ans s’apprête à randonnée au parc de la gaspesie . On échange conseils et infos et des rires . Une rencontre rafraîchissante.
La bedaine bien remplie , l’envie d’une sieste..... mais une envie qu’on refraine sinon veut pouvoir redescendre , c’est maintenant que ça a se passe sinon on va rester là pour le reste de la journée.
La descente est magnifique et facile. Alors que nous avions vu très peu de monde, voir personne, depuis hier, ce sentier à partir de midi est très fréquenté. Les derniers kilomètres longent la rive gauche du torrent de montagne . Cette rivière est tellement belle. Rien que pour cette vue , le sentier vaut le détour. On se pose au bord de la rivière un petit 30 minutes pour se rafraîchir dans l’eau glaciale. Je m’enfonce jusqu’au cuisse . J’ai le goût d’ôter mes vêtements et de me laisser engloutir en bobettes dans cette eau gelée vivifiante ! Depuis plusieurs semaines, j’ai entamer l’entraînement de Wim Hoff, et je prends des douches glaciales chaque jour pour stimuler mon système immunitaire et renforcer mon organisme à la manière de nos ancêtres néandertaliens. Je réfreine mes ardeurs car pleins de groupes de gens passent sur le sentier à 8 m de nous. Ça fais tellement de bien ! Je vous laisse juger de la beauté dès lieux en espérant que cela vous donne l’envie de chausser vos bottes et d’aller vivre cette expérience au massif du sud à votre tour. ;)
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